De la difficulté du retour à domicile – 1ère partie
Mille-cent-soixante-dix jours que j’attendais, voire redoutais inconsciemment, ce moment-là. Je m’attendais à une longue épreuve lorsque je fus transféré au centre de rééducation suite à mon double AVC, bilatéral qui plus est, mais de là à battre le record du séjour le plus long ….
Ma sortie, j’ai commencé à l’envisager concrètement au début de l’année lorsque l’opportunité d’un achat immobilier à adapter s’est présentée. Ayant eu vent des difficultés rencontrées par d’anciens patients, j’ai alors entamé un travail psychologique préparatoire à l’aide de ma neuropsychologue pour que mon « exfiltration » se fasse dans les meilleures conditions possibles.
Mes plus grandes craintes étaient les moments d’adieux. J’ai fini par m’attacher à beaucoup de personnes qui sont devenues des amis. Comment rompre le cordon ombilical sans causer de la peine et de la douleur, l’ayant personnellement vécu comme celui qui est resté ?
D’autres questions existentielles se sont alors posées. Comment vont se passer mes différentes prises en charge (médicale, paramédicale etc. …) ?
Comment redémarrer ma vie de couple avec un compagnon fidèle qui ne m’a jamais abandonné ? Comment vais-je m’insérer dans une société qui ne fait peu ou prou de place au handicap ? Autant de questionnements qui se sont alors bousculés dans ma tête.
Huit mois ont passé et je pensais être prêt pour le grand saut ! Ça m’a pris une quinzaine pour annoncer mon départ à tout le monde le plus sereinement possible. Et vous savez quoi ? Malgré le sentiment de liberté que j’ai éprouvé à ce moment précis, ce fut un déchirement car je n’arrivais à me séparer de mes amis et des gens qui se sont dévouées à ma petite personne. Heureusement que l’horaire de mon transporteur m’était imposé
À suivre …